Récipiendaire du Prix ACFAS Pierre-Dansereau : Lucie Lemonde

Comme l’ACFAS, nous soulignons l’engagement et le parcours de la militante Lucie Lemonde. Des personnes comme cette militante de la LDL, capables de mesurer les avancées, lorsqu’il y en a, tout autant que de dénoncer les reculs, demeurent essentielles pour assurer la réalisation de des droits humains qui sont le fondement d’une société réellement libre et démocratique.

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Nicole Filion, coordonnatrice
Ligue des droits et libertés

Crédit photo: Les Alter Citoyens
Crédit photo: Les Alter Citoyens

Lucie Lemonde recevait récemment le Prix ACFAS Pierre-Dansereau qui vise à «reconnaitre l’engagement social d’un chercheur en vue d’améliorer la qualité de la vie en société.»

C’est un prix hautement mérité!

En effet, c’est avec tout le cran qu’on lui connait que, depuis plus de vingt ans, Lucie Lemonde poursuit son engagement au sein de la Ligue des droits et libertés. Elle en a été la présidente de 1994 à 2000 et est toujours active dans différents comités de travail, notamment le comité de surveillance des libertés civiles devenu le comité sur la liberté d’expression et le droit de manifester.

Son apport y a été majeur, qu’on pense notamment au Rapport sur la surveillance des libertés civiles lors du Sommet de Québec en 2001, puis, son soutien aux représentations de la LDL à ce sujet devant deux instances de l’ONU (Comité contre la torture en 2005, Comité des droits de l’homme en 2006). Subséquemment, suite aux violations de droits survenues lors la rencontre du G20 en juin 2010, elle a mené la démarche de la LDL visant à constituer un dossier à partir des témoignages recueillis auprès de manifestant-e-s et à faire des représentations pour dénoncer ces abus de droits auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, à l’automne 2010.

Lors du printemps étudiant de 2012, Lucie a également été responsable pour la LDL de la rédaction du rapport Répression, discrimination et grève étudiante, Analyse et témoignages, publié au printemps 2013, rapport qui sera suivi, en juin 2015, sous sa supervision, par la réalisation collective du Rapport Répressions et manifestations.

Ceci, sans compter sa participation aux nombreux mémoires de la LDL qu’elle a défendus, tant devant les instances politiques ou en commissions parlementaires que dans les médias ou auprès d’organisations de la société civile québécoise. Ces représentations auprès de différents publics cibles ont permis de rappeler à la classe politique les engagements de l’État en matière de droits humains, d’élargir les connaissances d’un plus grand nombre aux problématiques liés aux droits humains et de favoriser leur engagement en faveur d’une plus grande justice sociale.

Lucie a également été responsable et porte-parole de la LDL dans la démarche ayant mené à l’adoption de dispositions législatives contre les poursuites-bâillons et à laquelle ont pris part plusieurs autres organisations. Elle a encore une fois démontré sa détermination à exiger que l’État assure adéquatement la protection de la liberté d’expression à l’ensemble des personnes qui prennent part aux débats publics.

À titre de représentante de la LDL, Lucie a également occupé les fonctions de vice-présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et participé à d’importantes missions internationales d’enquête et de formation de la FIDH, notamment en France sur la situation des étrangers et demandeurs d’asile, en Colombie, au Togo, au Bénin et en Roumanie.

Mentionnons en outre le rôle central qu’elle joue actuellement dans les travaux de la LDL en matière de profilage discriminatoire, notamment le profilage politique et sa participation aux travaux de l’Observatoire sur les profilages.

Lucie est également une universitaire généreuse de son savoir. Elle sait intéresser ses étudiant-e-s à des champs et pratiques du droit se situant en dehors des sentiers battus. Plusieurs se sont d’ailleurs engagé-e-s dans différentes pratiques ou professions liées à la défense des droits et libertés ou, encore, se sont impliqué-e-s dans différents mouvements ou organismes œuvrant en faveur des droits et libertés.

Rien n’est acquis en ce qui concerne les droits humains et la nécessité de demeurer vigilant-e-s est toujours là. Des personnes comme Lucie Lemonde, capables de mesurer les avancées, lorsqu’il y en a, tout autant que de dénoncer les reculs, demeurent essentielles pour assurer la réalisation de ces droits qui sont le fondement d’une société réellement libre et démocratique.

 

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