Cette définition de personne racisée a été retenue par le juge Yergeau dans le jugement Luamba c. Procureur général du Québec (2022).
Personne qui appartient, de manière réelle ou supposée, à un des groupes ayant subi un processus de racisation. La racisation est un processus politique, social et mental d’altérisation. Notons que, les « races » et les groupes dits « raciaux » ou « ethniques » sont souvent un mélange des genres : on les invoquera ou les supposera en parlant par exemple de musulman-e ou de Juif, juive (religion), de Noir-e (couleur de peau), d’Arabe (langue) ou d’Asiatique (continent).
Ainsi, le terme « racisé » met en évidence le caractère socialement construit des différences et leur essentialisation. Il met l’accent sur le fait que la race n’est ni objective, ni biologique mais qu’elle est une idée construite qui sert à représenter, catégoriser et exclure l’ « Autre ». Le terme « racisé » permet de « rompre avec ce refus de prendre publiquement au sérieux l’impact social du concept de race, refus qui n’obéit ni à un manque ou à une cécité, mais permet justement de reconduire les discriminations et hiérarchies raciales »[1].
Extrait de l’article d’Alexandra Pierre, Militante féminisme et membre du c.a. de la LDL
Revue Droits et libertés, Vol. 35, numéro 2, automne 2016 |
[1] Rafik Chekkat (2015). Ce que le mot « racisé-e » exprime et ce qu’il masque. http://www.etatdexception.net/ce-que-le-mot-racise-e-exprime-et-ce-quil-masque/
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