Bonjour à vous,
Hier, j’ai eu l’honneur d’être élue présidente de la Ligue des droits et libertés (LDL) lors de l’assemblée générale annuelle des membres. Le défi n’est pas mince puisque Christian Nadeau a tenu la barre durant les 5 dernières années. Merci, Christian, pour ton engagement sans faille, pour ton regard aguerri sur les enjeux de droits humains, au niveau national et international, et pour ton infatigable volonté de mieux faire connaître le travail de la LDL dans divers milieux.
Militante et travailleuse communautaire depuis une quinzaine d’années, je me suis impliquée dans plusieurs groupes de défense des droits, sur des enjeux féministes ainsi qu’autour des questions de migrations et de racisme. Au conseil d’administration de la LDL depuis plus de 6 ans, j’étais déjà préoccupée par plusieurs enjeux de droits humains au Québec, entre autres les droits économiques et sociaux ainsi que le principe d’égalité, notamment mis à mal par les effets du racisme systémique. Puis la pandémie est survenue. Comme plusieurs l’ont noté, la COVID-19 exacerbe des inégalités qui étaient déjà bien présentes et souligne à quel point notre idéal – le respect de tous les droits humains de tous et toutes – exige encore notre mobilisation.
La COVID-19 souligne aussi l’impossibilité pour plusieurs de faire respecter leurs droits au logement, à la santé, à la protection sociale, à un revenu décent et à la sécurité, ainsi que la difficulté à rendre effectifs les droits d’asile ou à de bonnes conditions de travail. Ces situations mettent en péril l’ensemble de la société. Nous voyons en effet que, plus que jamais, nos destins sont liés, c’est pourquoi il est impératif de considérer les droits humains comme un bien commun.
La pandémie montre aussi que les droits sont intimement dépendants les uns des autres : pas de santé sans revenu décent, pas d’éducation possible sans logement, pas de conditions de travail décentes sans droit d’association, etc. C’est avec en tête cette notion cruciale d’interdépendance – interdépendance des droits, mais aussi interdépendance entre les êtres humains et avec leurs environnements – que je souhaite poursuivre mon implication à la LDL.
Dans tout ce brouhaha, je n’oublie pas que la pérennité de la LDL doit demeurer une priorité. En 2023, la LDL aura 60 ans et nous savons qu’elle restera nécessaire pour plusieurs décennies encore.
Vous aurez compris que c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’entreprends ce mandat, entourée d’une équipe de travail expérimentée et engagée, mais surtout de militant-e-s solides et impliqué-e-s. Sans ces derniers et ces dernières, la LDL ne serait pas la LDL : c’est une de ses grandes forces. Depuis sa création et plus que jamais, nous avons besoin de compter sur eux et elles pour faire valoir une société réellement soucieuse des droits humains.
Solidairement,
Alexandra Pierre
Présidente
Ligue des droits et libertés