Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 26 mai 2021 – La Ligue des droits et libertés (LDL) lance aujourd’hui une déclaration pour demander au gouvernement du Québec de mettre fin à l’état d’urgence qui prévaut au Québec depuis le 13 mars 2020. Les organisations de la société civile seront sollicitées directement par la LDL pour appuyer cette déclaration.
« La LDL ne remet aucunement en cause le besoin qui fut celui de gérer et de contenir la pandémie par des mesures rigoureuses dont certaines sont toujours pertinentes, comme le démontre la Santé publique. Toutefois, entre le printemps 2020 et aujourd’hui, la LDL constate que la situation a changé : les citoyens et les citoyennes du Québec ont appris beaucoup de la pandémie et sont résolument engagé-e-s dans la lutte contre celle-ci. Et la littérature scientifique nous apprend qu’il nous faudra à l’avenir vivre avec le virus » déclare Alexandra Pierre, présidente de la LDL.
« L’état d’urgence sanitaire entraine une intense concentration des pouvoirs et suspend le débat démocratique autour des mesures d’urgence sanitaire. L’urgence sanitaire est un état d’exception conçu pour une situation exceptionnelle se déroulant sur le court terme. À l’heure du déconfinement, les mesures sanitaires requises à la lutte contre la pandémie, si légitimes peuvent-elles être, se doivent de recevoir l’attention de l’Assemblée nationale aux fins de leur validation. Le Québec, comme d’autres sociétés, entrera dans une nouvelle “normalité” » poursuit Mme Pierre.
Au 26 mai 2021, l’état d’urgence a été renouvelé au moins 60 fois. Depuis la reprise des travaux à l’Assemblée nationale, les objets liés à la COVID-19 ont été soustraits des travaux des parlementaires.
Les nombreux décrets et arrêtés adoptés par le gouvernement du Québec depuis la déclaration initiale d’urgence sanitaire en mars 2020 mettent en lumière l’absence de considération du gouvernement pour les droits humains et pour le principe de l’interdépendance de ceux-ci. Les lignes de faille ont été révélées et amplifiées par l’état d’urgence, avec des répercussions dramatiques pour les enfants et leurs parents, les travailleuses et travailleurs à statut précaire, les personnes aînées, ainsi que les populations racisées, précarisées ou marginalisées qui se sont retrouvées au cœur de cette crise. « Si la légitimité d’avoir des mesures sanitaires n’est pas en cause, la suspension des mécanismes d’imputabilité politique a des conséquences graves en matière de droits et libertés » déclare Philippe Néméh-Nombré, vice-président de la LDL.
L’objectif de la déclaration lancée aujourd’hui par la LDL est de remettre les débats démocratiques au cœur de notre société. « Le Québec, qui se distingue par la force de son tissu communautaire, doit retrouver sa vitalité et son leadership. Et à cette fin, la gouvernance par décrets et par arrêtés constitue un obstacle de taille dont il faut se débarrasser immédiatement. Des mesures sanitaires déterminées par nos expert-e-s de la Santé publique continueront à s’imposer sur le long terme. On doit toutefois redonner aux communautés locales et aux institutions le droit d’agir et d’influencer leur déploiement », termine Catherine Descoteaux, coordonnatrice de la LDL.
La LDL demande au gouvernement du Québec de mettre fin à l’état d’urgence sanitaire au Québec sans plus de délais.
À propos de la Ligue des droits et libertés
La LDL est un organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, issu de la société civile québécoise et affilié à la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Depuis plus de 50 ans, elle milite en faveur de la défense et de la promotion de tous les droits humains reconnus par la Charte internationale des droits de l’homme.
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Pour informations et entrevues :
Elisabeth Dupuis, Responsable des communications de la Ligue des droits et libertés
C : 514 715-7727