Théorie qui, sur la base de l’appartenance ethnique ou « raciale », considère que les personnes et les groupes sont inégaux entre eux. Il s’agit aussi d’un système qui maintient une répartition inégale des ressources. Pour des raisons de clarté, notamment pour le distinguer d’un racisme trop souvent compris comme l’ensemble des attitudes individuelles déplorables (préjugés, insultes, actes de violence, etc.) plutôt que comme un phénomène systémique (écart dans les revenus, l’espérance de vie, ségrégation spatiale, etc.), certains utilise le terme de « racisme systémique ». Le racisme n’est donc ni nécessairement conscient, ni exclusivement individuel et fait autant partie des institutions que de la socialisation.
La définition première du racisme parle d’une croyance en des races biologiques et hiérarchisées. Il y a donc aujourd’hui une conception erronée que le racisme a disparu ou est peu prégnant puisque la preuve a été faite que les races n’existent pas. Mais le mépris et l’hostilité dont sont victimes les personnes racisées, leur accès aux ressources et leurs conditions de vie différenciés persistent eux. Il faut maintenant « penser le racisme sans les races »[1] puisque sa justification est maintenant basée sur l’inégalité des « cultures », des coutumes « ethniques » et des religions.
Extrait de l’article d’Alexandra Pierre, Militante féminisme et membre du c.a. de la LDL
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Revue Droits et libertés, Vol. 35, numéro 2, automne 2016 |
[1] « Un racisme sans race. Entrevue avec Étienne Balibar ». Revue Relations, mars 2013. http://www.cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=3095
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