COMMUNIQUÉ
Pour diffusion immédiate
Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme
75 ans, plusieurs rides, mais toujours pertinente
Montréal, le 10 décembre 2023 – Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), texte unique en son genre qui énonçait les droits inaliénables dont doivent jouir tous les êtres humains.
75 ans plus tard, la Ligue des droits et libertés (LDL) tient à rappeler l’importance et la pertinence de la DUDH ainsi que celle des instruments de défense des droits humains qui en ont découlé comme la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
La Déclaration texte reconnaît non seulement les droits civils et politiques, mais également les droits économiques et sociaux ; elle est ambitieuse puisqu’elle ne vise rien de moins que de faire faire un bond en avant à une humanité qui sort de la Deuxième Guerre mondiale et de l’Holocauste.
En cette fin 2023, dans une conjoncture marquée par un autre affrontement israélo-palestinien, l’élection de leaders populistes aux Pays-Bas et en Argentine, la participation de partis d’extrême droite à plusieurs gouvernements de l’Union européenne et la réduction du nombre de pays que l’on peut qualifier de démocraties, on pourrait penser qu’une telle Déclaration ne vaut pas plus que le papier sur lequel elle est écrite. La LDL, qui fête elle-même ses 60 ans, pense plutôt qu’elle est à la fois le résultat des luttes sociales des siècles qui l’ont précédée et un outil indispensable pour les mouvements qui, encore aujourd’hui, revendiquent la justice et la dignité pour toutes et tous.
Plusieurs menaces pèsent aujourd’hui sur le système international des droits humains que la DUDH a commencé à établir. La première est celle la mondialisation économique qui fragile les services publics, favorise l’internationalisation du capital et freine la libre circulation des personnes. Comme deuxième menace, il y a la faiblesse du système international représenté par l’Organisation des Nations unies (ONU) qui dépend trop largement des États membres pour faire respecter ses principes et ses décisions comme nous le constatons avec l’appel du secrétaire général au cessez-le-feu ignoré par le gouvernement israélien. Finalement, la montée de mouvements réactionnaires et populistes à travers le monde qui refusent de reconnaître « la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables » telle que proclamé dans la DUDH et dont les discours combinent éloge du capital, misogynie, homophobie et racisme. Au Québec, nous ne sommes pas à l’abri de ces tendances avec le nationalisme identitaire qui repose sur un clivage entre « nous » et « eux » tout en remettant en cause des libertés fondamentales au nom de la « défense de la nation » et de ses « valeurs ».
Ce 75e anniversaire de la DUDH nous permet de saisir ce qui a été accompli et ce qui reste à faire. La LDL considère que les droits humains, s’ils ne sont pas fermement défendus, risquent d’être réduits à néant. Les organismes indépendants de défense collective des droits comme la LDL sont essentiels pour promouvoir, défendre et élargir les droits humains et rappeler inlassablement aux gouvernements leurs engagements en cette matière.
À propos de la Ligue des droits et libertés
Depuis 1963, la Ligue des droits et libertés (LDL) a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi en plus de contribuer à la création d’institutions vouées à la défense et la promotion des droits humains. Elle intervient régulièrement dans l’espace public pour porter des revendications et dénoncer des violations de droits auprès des instances gouvernementales sur la scène locale, nationale ou internationale. Son travail d’analyse, de sensibilisation et de promotion est primordial pour que les droits humains deviennent la voie à suivre vers une société juste et inclusive, pour tous et toutes. Comme organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, la LDL vise à défendre et à promouvoir l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits reconnus dans la Charte internationale des droits de l’homme.
-30-
Pour informations et entrevues :
Elisabeth Dupuis, Responsable des communications
514-715-7727