Contribution santé et 5e vague COVID-19 – L’approche punitive et paternaliste du gouvernement du Québec

Le gouvernement du Québec crée un écran de fumée et détourne l’attention des problèmes sérieux et préexistants du système de la santé. L’Assemblée nationale doit pouvoir débattre des questions liées à la pandémie. Il est temps de déconfiner la démocratie.

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Montréal, le 12 janvier 2022 – La Ligue des droits et libertés (LDL) dénonce l’approche punitive et paternaliste employée par le gouvernement du Québec pour gérer la pandémie en annonçant une « contribution santé » pour inciter les personnes non vaccinées à se faire vacciner.

En pointant du doigt les personnes non vaccinées et en faisant d’elles les principales responsables de la saturation du réseau hospitalier, le gouvernement crée un écran de fumée et détourne l’attention des problèmes sérieux et préexistants du système de la santé, tels que la pénurie de main-d’œuvre, les conditions de travail difficiles, la fermeture du gouvernement aux solutions concrètes proposées par le personnel soignant et les ratés structurels dans son organisation actuelle. Le gouvernement se dédouane aussi de sa propre responsabilité en faisant ombrage aux mesures qui permettraient la réouverture des écoles tout en limitant la propagation du virus, comme l’amélioration des systèmes de ventilation.

« Le gouvernement du Québec annonce une nouvelle mesure qui punit particulièrement les personnes non vaccinées en situation de vulnérabilité, telles que les personnes en situation d’itinérance, sans statut, vivant avec une problématique de santé mentale, isolées, analphabètes ou qui ne parle ni le français ni l’anglais. Si le gouvernement tient à valoriser la vaccination, il doit reconnaitre la marginalisation de ces personnes et adopter des mesures qui lui permettent de les rejoindre directement. L’annonce de la « contribution santé » ne fait que détourner l’attention, exacerber la polarisation et nuire à l’entraide et la solidarité absolument nécessaires en temps de crise » déclare Catherine Descoteaux, coordonnatrice de la LDL.

« Actuellement, nous faisons face à la 5e vague avec Omicron. On sait que la planète fait l’objet d’une vaccination inégale qui entrainera nécessairement l’apparition de nouveaux variants. Est-ce que le gouvernement va continuer d’annoncer de nouvelles mesures à l’emporte-pièce et basées sur l’intuition lorsque nous arriverons à la 6e ou la 7e vague? » poursuit Mme Descoteaux.

La LDL rappelle qu’au moment d’adopter des mesures visant la gestion de la pandémie comme une « contribution santé » ou un couvre-feu, il est nécessaire d’évaluer leurs impacts sur les droits humains. Il importe également de penser conjointement droits humains et délibération et de favoriser et défendre la participation démocratique dans les prises de décision. L’Assemblée nationale doit pouvoir en débattre. Il est temps de déconfiner la démocratie. Le gouvernement du Québec doit rendre des comptes sur ses décisions prises depuis le 13 mars 2020 à la population sans délai et sans formalité.

La LDL demande au gouvernement de reculer sur son intention de mettre en place une « contribution santé ». La LDL continue de demander la levée du couvre-feu et ainsi que de l’état d’urgence sanitaire.

Faits saillants

  • 116 organisations demandent la levée de l’état d’urgence sanitaire, voir la déclaration de la
    Ligue des droits et libertés.
  • Adopté le 13 mars 2020, l’état d’urgence sanitaire est en vigueur, sans interruption, au Québec depuis 22 mois.
  • À propos de propositions du personnel soignant, consultez la lettre de Natalie Stake-Doucet,
    porte-parole de l’Association québécoise des infirmières et infirmiers (AQII).

À propos de la Ligue des droits et libertés

La LDL est un organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, issu de la société civile québécoise et affilié à la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Depuis plus de 50 ans, elle milite en faveur de la défense et de la promotion de tous les droits humains reconnus par la Charte internationale des droits de l’homme.

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Pour informations et entrevues :
Elisabeth Dupuis, Responsable des communications de la Ligue des droits et libertés
C : 514 715-7727