La désobéissance civile au service des droits humains

Certaines actions, bien qu’illégales, peuvent s’avérer légitimes et nécessaires pour éveiller les consciences et faire bouger les dirigeant-e-s.

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Actions du Collectif Antigone et Last Generation Canada
La désobéissance civile au service des droits humains

Montréal, le 24 octobre 2024 – La Ligue des droits et libertés (LDL) considère que les actes de résistance et de désobéissance civile, comme l’action menée au pont Jacques-Cartier le 22 octobre dernier par le Collectif Antigone et Last Generation Canada, sont des modes d’action légitimes et nécessaires pour défendre les droits humains.

Il existe des liens innombrables et étroits entre l’environnement et l’ensemble des droits humains. L’interdépendance des droits met en lumière l’urgence d’agir pour freiner les changements climatiques et les autres crises environnementales, qui mettent en péril les droits à la vie, à la sécurité, au travail, au logement, à la santé, et le droit à un environnement sain, notamment. Or, il s’avère que malgré les mouvements sociaux et les faits scientifiques mis de l’avant depuis des décennies à ce sujet, les gouvernements échouent à mettre en place les mesures nécessaires pour assurer une transition écologique porteuse de justice sociale.

La LDL estime que certaines actions, bien qu’illégales, peuvent s’avérer légitimes et nécessaires pour éveiller les consciences et faire bouger les dirigeant-e-s.

Celles et ceux qui font le choix stratégique d’utiliser la désobéissance civile le font après en être arrivé-e-s au constat que les moyens d’action traditionnels – manifestations, pétitions, campagnes de sensibilisation et autres – ne suffisent pas pour obtenir des changements concrets. Bien qu’ils soient souvent illégaux, les actes de résistance non-violents, décidés en toute conscience politique pour forcer l’éveil de la population et amener les gouvernements à agir, sont essentiels et légitimes pour revendiquer la protection des droits humains.

Dans l’histoire des luttes pour les droits humains, il est arrivé de nombreuses fois que la désobéissance civile contribue à les faire progresser. Pensons au mouvement de grève étudiante et aux manifestations du printemps 2012 pour le droit à l’éducation au Québec, aux luttes pour le droit de vote des femmes ou pour la fin de la ségrégation raciale.

« Les gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités en matière de climat. Au contraire, ils participent activement à la détérioration de l’environnement, avec tous les impacts que l’on connaît sur les droits humains et les écosystèmes. Devant cette réalité, les actions directes non-violentes et actes de désobéissance civile deviennent nécessaires pour alerter la population. Il convient de se demander qui représente la plus grande menace en matière d’environnement et de justice : l’inaction des gouvernements ou les actions des activistes maintenant détenu-e-s? », déclare Laurence Guénette, porte-parole de la LDL.

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À propos de la Ligue des droits et libertés

Depuis 1963, la Ligue des droits et libertés (LDL) a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi en plus de contribuer à la création d’institutions vouées à la défense et la promotion des droits humains. Elle intervient régulièrement dans l’espace public pour porter des revendications et dénoncer des violations de droits auprès des instances gouvernementales sur la scène locale, nationale ou internationale. Son travail d’analyse, de sensibilisation et de promotion est primordial pour que les droits humains deviennent la voie à suivre vers une société juste et inclusive, pour tous et toutes. Comme organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, la LDL vise à défendre et à promouvoir l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits reconnus dans la Charte internationale des droits de l’homme.

Pour informations et entrevues :

Elisabeth Dupuis, Responsable des communications de la Ligue des droits et libertés
Cellulaire : 514-715-7727