Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Campement étudiant à l’UQAM en soutien à la Palestine
La LDL dénonce la brutalité policière lors d’une manifestation
Tiohtià:ke/Montréal, le 22 mai 2024 – La Ligue des droits et libertés (LDL) dénonce la brutalité policière dont les policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont fait preuve ce lundi 20 mai envers les manifestant-e-s en marge du campement de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
La répression policière a pris la forme d’un déploiement important de policiers antiémeutes qui n’ont pas donné d’avertissement ni d’ordre de dispersion avant de foncer sur les manifestant-e-s. Des policiers ont frappé au visage des manifestant-e-s avec leurs boucliers et donné des coups de matraques, dans certains cas lorsque ceux-ci et celles-ci étaient au sol. Du gaz lacrymogène a également été utilisé, notamment sur le terrain de l’UQAM. Au moins 15 manifestant-e-s ont été blessé-e-s.
Dans une lettre envoyée le 22 mai 2024 à Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal, et à Fady Dagher, directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), la LDL demande à la Ville de Montréal de condamner publiquement les violences policières à l’endroit des manifestant-e-s. Les actions des policiers du SPVM ont porté atteinte au droit à la sécurité et à l’intégrité physique des manifestant-e-s ainsi qu’au droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique protégés par les Chartes canadienne et québécoise.
« Cet événement n’est pas sans rappeler un historique de répression policière des manifestations à Montréal que la LDL a dénoncé à maintes reprises au cours des dernières décennies. La LDL appelle M. Dagher et Mme Plante à garantir le respect de la liberté d’expression et du droit de manifester ainsi que l’intégrité physique des manifestant-e-s » déclare Laurence Guénette, porte-parole de la LDL.
La LDL est également très préoccupée par des propos tenus par des policiers du SPVM à la suite de la répression de la manifestation. Les propos en question ont été enregistrés et publiés sur le réseau social Instagram le 21 mai 2024. Au terme d’un échange de cinq minutes entre des policiers du SPVM et des représentant-e-s du campement de l’UQAM, des policiers ont dit ceci, en référence au campement des étudiant-e-s :
− Ça va faire mal met qu’on rentre là-dedans.
− Ça c’est sûr que ça va faire mal met qu’on rentre là-dedans.
« Il s’agit d’une intention explicite de faire usage de violence à l’encontre des étudiant-e-s en cas d’intervention policière dans le campement, alors que les policiers ont l’obligation de préserver les droits et la sécurité des manifestant-e-s », déclare Laurence Guénette, porte-parole de la LDL.
La LDL demande à la mairesse et au directeur du SPVM de condamner publiquement et urgemment ces propos ainsi que de garantir que le SPVM cessera toute atteinte à la sécurité et à l’intégrité physique des manifestant-e-s ainsi qu’à la liberté d’expression et au droit de manifester à Montréal.
Finalement, la LDL incite fortement les administrations de l’UQAM, de l’Université McGill et de l’Université de Sherbrooke interpellées par les campements, non seulement à agir dans le plus grand respect du droit à la liberté d’expression, mais également à prêter une oreille attentive aux revendications légitimes des étudiant-e-s concernant les liens de leurs établissements scolaires avec Israël dans le contexte actuel du génocide en cours en Palestine.
Faits saillants
Publication Instagram, « Violence policière – Nouvelle attaque du SPVM sur la zone libre de l’UQAM », 20 mai 2024, SDHPP-UQAM.
Publication Instagram, « Le SPVM menace l’université populaire Al-AQSA de l’UQAM », 21 mai 2024, SDHPP-UQAM.
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