Déclaration
21 décembre 2023
La Ligue des droits et libertés préoccupée par l’augmentation des actes antisémites et islamophobes
En ces temps tumultueux et dans le contexte des violences extrêmes qui ont eu lieu en Israël et de la guerre génocidaire que l’État d’Israël mène à Gaza, la Ligue des droits et libertés (LDL) observe avec inquiétude une détérioration du climat social ici même au Québec et au Canada. Depuis octobre 2023, les crimes et propos haineux antisémites et islamophobes contre des personnes et des lieux, tels que des lieux de culte et des écoles juives, se sont multipliés. Des membres de communautés musulmanes et des personnes sympathisantes à la cause palestinienne ont aussi fait face à des insultes ou à des menaces concernant leurs études ou leur emploi. De telles situations sont inacceptables, doivent être dénoncées et placent les membres des communautés juives et musulmanes dans une situation d’insécurité accrue.
Par ailleurs, la LDL constate que plusieurs initiatives non-violentes (événements publics, affiches, etc.) appelant à la solidarité avec le peuple palestinien et à la protection de leurs vies et de leurs droits fondamentaux sont, à tort, associées à des actes antisémites. La LDL souligne que le fait de critiquer les politiques d’un État, dans le cas présent les politiques d’occupation de l’État d’Israël et ses actions militaires en cours, est tout à fait légitime et ne constitue pas de l’antisémitisme. Cet amalgame erroné ne peut qu’envenimer le climat social et mettre en péril la liberté d’expression d’organisations et de personnes qui souhaitent être solidaires du peuple palestinien.
La LDL rappelle que toute forme de discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, la langue ou encore l’origine ethnique ou nationale d’une personne est formellement prohibée par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et par la Charte canadienne des droits et libertés. La Charte québécoise précise que « nul ne doit harceler une personne en raison de l’un des motifs » de discrimination susnommés (art. 10.1), ni « diffuser, publier ou exposer en public un avis, un symbole ou un signe comportant discrimination ni donner une autorisation à cet effet » (art. 11).
La LDL souligne que tous les droits humains sont universels ainsi qu’interdépendants. Qu’il s’agisse de la liberté d’expression, du droit de manifester, du droit à l’égalité, du droit à la vie et à la sûreté, les atteintes à ces droits doivent être dénoncées pour l’ensemble de leurs impacts sur les personnes et pour leurs conséquences néfastes sur l’État de droit et la démocratie.