Les droits humains, un projet de société?

Ce guide/questionnaire propose des pistes d’analyse et de réflexion aux organismes communautaires qui, considérant le contexte actuel de désengagement de l’État, souhaitent trouver réponse à ces questions et en examiner les conséquences sur leurs pratiques et leurs liens avec les personnes rejointes.

Guide-questionnaire sur les droits humains et les pratiques communautaires

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Introduction (extrait)

Considérés dans leur ensemble, les droits humains imposent des exigences dans l’organisation de la société : ils sont porteurs d’un projet de société fondé sur l’égalité, la liberté et la solidarité. Ils définissent également ce qu’un individu est en droit de réclamer avant tout de l’État, mais aussi des autres composantes de la société.

Tout au long de son histoire, la Ligue des droits et libertés (LDL) a participé à différentes luttes contre la discrimination, les abus de pouvoir et pour la défense de tous les droits humains: civils, culturels, économiques, politiques, et sociaux. Son histoire révèle que ses actions sont en fait intimement liées au
contexte politique et social. Elle a influencé plusieurs politiques gouvernementales et contribué à l’adoption de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.

Elle poursuit son engagement afin que nos gouvernements accordent aux droits économiques, sociaux et culturels (DESC), la même valeur que les droits civils et politiques, estimant que pour assurer la participation citoyenne de chaque membre de la société, quel que soit son «statut», l’État doit agir en respectant les exigences que lui imposent tous les droits humains.

Déresponsabilisation de l’État

Actuellement, ce n’est pas ce qui se produit au Québec. Après plus de vingt années de politiques néolibérales, on constate que la réalisation des droits humains subit des reculs importants et que, de plus en plus, les droits sont reconnus en fonction du statut ou encore, en fonction du «mérite» de la personne. Qu’il suffise de penser ici aux catégories de prestataires de l’aide sociale qui définissent le niveau d’aide accordée. On constate également que les luttes en faveur du respect de ces droits sont de plus en plus délégitimées par le pouvoir politique et économique.

L’État se déresponsabilise de ses obligations à l’égard des droits économiques et sociaux, comme en fait foi la démarche de définition d’un deuxième plan de lutte à la pauvreté, ou encore, comme l’a démontré la réorganisation des services de santé et des services sociaux. Les services publics et la mise en œuvre des programmes sociaux sont de plus en plus confiés en sous-traitance aux secteurs privé et communautaire.

Ces nouvelles orientations redéfinissent les rapports entre organismes communautaires et État, mais aussi entre citoyen-ne-s et État ainsi qu’entre citoyen-ne-s et organismes communautaires. Ceux-ci, lorsqu’ils
conviennent de rendre les services qui relèvent de la responsabilité gouvernementale, deviennent en quelque sorte l’interface entre l’État et les citoyen-ne-s.

Des questions

Dans ce contexte, comment se pose la question de la réalisation des droits humains? Quelles sont les obligations à l’égard des droits humains qui continuent de relever de l’État ? Quelles sont les obligations à l’égard des droits humains qui relèvent des organismes communautaires? Quel est l’impact de cette modification du rôle des organismes communautaires sur leurs relations avec les personnes qu’ils rejoignent?

Ce guide/questionnaire, réalisé par la Ligue des droits et libertés en collaboration avec le Service aux collectivités de l’UQÀM propose des pistes d’analyse et de réflexion aux organismes communautaires qui, considérant le contexte actuel de désengagement de l’État, souhaitent trouver réponse à ces questions et en examiner les conséquences sur leurs pratiques et leurs liens avec les personnes rejointes.

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