Rapport d’activités 2023-2024

Ce rapport d’activités 2023-2024 fait état des multiples actions menées par la Ligue des droits et libertés pour la défense collective des droits humains.

Table des matières

Nous vous invitons à consulter le rapport d’activités de la Ligue des droits et libertés pour l’année 2023-2023 pour en connaître davantage sur les actions menées.

La Ligue des droits et libertés : en cohérence et en continuité pour les droits humains!

Mot du conseil d’administration

Grâce à aux énergies des militant-es, la Ligue des droits et libertés a pu encore cette année mener à bien bon nombre d’activités dont nous pouvons être fiers-ères collectivement ! La LDL a su saisir son propre anniversaire ainsi que celui de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) comme occasion de commémorer les luttes essentielles menées au cours des dernières décennies en faveur des droits et surtout pour rappeler à l’État ses responsabilités à l’égard des conditions de leur pleine réalisation dans notre société.

Le CA de la LDL est forcé de constater combien le climat social et politique contemporain est loin d’être favorable aux droits humains, et que des reculs à ce qu’on pouvait penser acquis menacent de toute part, ce qui exige une mobilisation sans relâche de la société civile. La LDL a été, est et sera de ces luttes à mener en solidarité; ses réseaux d’allié-e-es sont d’autant plus importants.

L’année 2023-2024 s’est révélée sous le signe de la stabilité en quelque sorte. Notons la fin des bouleversements de la pandémie sur la planification du travail quotidien; une équipe de la permanence bien en place et qui abat une somme de travail impressionnante; la vie associative forte et riche de ses nombreux militant-e-s. Pourtant, les défis demeurent nombreux, et le CA a jugé que le moment se prêtait bien à des réflexions plus approfondies sur les rôles actuels et futurs de la LDL ainsi que sur les processus démocratiques internes.

Ainsi, le CA a préparé un premier Rendez-vous militant qui a eu lieu le 20 avril 2024, rassemblant plusieurs dizaines de membres actifs. L’ambiance était joyeuse, même si les discussions étaient sérieuses : les militant-e-s ont à cœur la Ligue et un plaisir véritable à être rassemblé-e-s. Au cours de 2024-2025, un comité travaillera à donner suite à ces discussions pour renforcer nos rôles politiques ainsi que nos pratiques militantes quotidiennes.

Enfin, il importe de formuler un remerciement sincère et chaleureux à toutes les personnes qui sont activement impliquées à la LDL, ainsi qu’à tous les membres individuels et organisationnels qui ajoutent le poids de leur soutien à la défense des droits. Sans vous, il serait impossible de mettre de l’avant notre projet de société fondé sur les droits humains.

Les membres du Conseil d’administration


Mot de la présidente sortante, Alexandra Pierre (mandat 2020-2024)

Cette année, le mot d’introduction au Rapport d’activités aura une touche plus personnelle puisque cela a fait un peu plus que dix ans que je milite à la Ligue des droits et libertés (LDL).  En 2013, lorsque la coordonnatrice de l’époque, Nicole Fillion, m’a invitée à poser ma candidature au conseil d’administration de la LDL, je travaillais auprès des aides familiales, ces femmes migrantes qui prennent soin de nos proches dans des conditions très précaires. Leurs conditions de migration ainsi que le fait d’être des femmes mettaient à mal leurs droits humains, illustrant aussi parfaitement l’importance du concept d’interdépendance des droits. Comme sur bien d’autres dossiers, j’étais déjà impressionnée par la rigueur du travail de la LDL, par son cadre d’analyse clair et centré sur les droits humains, par sa non-partisanerie et son esprit critique.

En 2013-2014, le contexte était évidemment différent de celui d’aujourd’hui. On assistait à des débats autour d’un projet de Charte des valeurs québécoises, qui heureusement n’a pas vu le jour, mais a nui durablement au climat social… La soi-disant guerre au terrorisme durait depuis plus de dix ans, avec toute l’islamophobie et le déni de droits que cela impliquait. On était aussi au lendemain du Printemps érable où le droit de manifester continuait d’être mis à mal.

Les mobilisations autochtones de Idle No More et pour une commission d’enquête pour faire la lumière sur les femmes disparues s’engageaient, tout comme émergeait le mouvement Black Lives Matter, déclenché par la mort de Michael Brown. Le néolibéralisme accélérait sa marche, notamment avec le tournant austéritaire du gouvernement du Québec, avec pour conséquence la détérioration des services publics, en même temps qu’il mettait en branle une énième réforme de la santé.

Malgré le passage du temps, plusieurs de ces enjeux restent encore d’actualité. Les droits des travailleurs et travailleuses étrangers temporaires et des personnes demandeuses d’asile sont toujours bafoués et ces personnes font maintenant office de boucs émissaires à la crise du logement. On nous annonce une autre réforme du système de santé, le Plan santé, qui accroît le nombre d’acteurs privés dans les soins de santé et les services sociaux, sans mécanismes efficaces de reddition de comptes et sans réel plan pour la santé publique.

Le gouvernement peine à trouver des solutions concrètes au racisme systémique que subissent les personnes autochtones, notamment dans le système de santé et de services sociaux. Les interpellations policières, qui touchent de manière disproportionnée les groupes racisés, existent toujours même si leur caractère discriminatoire a été mainte fois prouvé; on essaie même d’émettre des directives pour maintenir cette pratique malgré les pressions.

La pandémie est passée par là, nous rappelant violemment l’urgence de s’attaquer aux crises environnementales et l’importance des services publics. Et ce bref portrait ne reprend pas par exemple la guerre interminable à Gaza ni le nouvel enjeu des droits des personnes issues de la diversité de genre.

Bref, il reste du travail à faire pour des organismes comme la LDL. Les festivités du 60e de la LDL et autour du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (sic) montrent à quel point le régime des droits humains est indispensable pour arriver à une société plus juste. Concrètement, cela signifie que, pour la prochaine année, la LDL continuera à intervenir sur les questions relatives à l’environnement, aux migrations et à la santé entre autres. Elle continuera aussi à renforcer sa vie associative.

C’est donc une LDL crédible, forte de militant-e-s investi-e-s, de réseaux solides et d’une équipe engagée, qui s’attaque aux défis de la prochaine décennie, contre la banalisation des droits humains et pour la dignité pour tous et toutes.

Pour ma part, 2024 va marquer la fin de mon 2e mandat à la présidence et de mon implication dans le conseil administration, mais certainement pas de mon engagement comme militante des droits humains.

Longue vie à la Ligue !