Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
De la résistance internationale à celle au Québec
À la croisée des chemins pour les droits humains
Montréal, le 6 mai 2025 — Dans la foulée de la visite de la secrétaire générale d’Amnistie internationale Agnès Callamard, la Ligue des droits et libertés (LDL) souligne qu’elle partage largement les graves préoccupations soulevées par Mme Callamard sur le plan des reculs pour les droits humains à l’international. La LDL ajoute que la résistance doit aussi se faire ici même au Québec.
En effet, cette fragilisation du cadre de référence des droits humains se remarque également au Québec depuis plusieurs années. L’hiver et le printemps 2025 ont été marqués par une série de projets législatifs qui menacent de faire reculer les droits et libertés de toute la population québécoise ; le PL94 qui aggrave les violations causées par la Loi sur la laïcité de l’État depuis 2019 ; ainsi que les PL84, PL89, PL100, PL101.
Les usages décomplexés par le gouvernement du Québec des clauses dérogatoires de la Charte canadienne comme de la Charte québécoise, qui célèbre son 50e anniversaire en 2025, se multiplient, mettant en péril les fondements mêmes du cadre de protection des droits et libertés de toutes et tous. Lorsque le législateur se saisit avec désinvolture de la disposition de dérogation, en l’appliquant mur à mur et de façon préemptive, pour mettre en place une loi attentatoire aux droits, c’est toute la population qui se doit d’être alarmée.
Les droits humains sont souvent placés en opposition avec la sécurité, ou encore à la défense de la nation, justifiant des reculs, alors que le respect des droits et libertés est garant de notre sécurité. À l’Assemblée nationale, les processus démocratiques sont souvent précipités, escamotés, via une procédure bâillon, ou encore très limités, ne permettant pas d’entendre et de prendre en compte les points de vue de plusieurs acteurs sociaux fort importants ou des principales personnes concernées.
La LDL énonce aujourd’hui une attente ferme à l’égard de François Legault : à titre d’élu et de premier ministre, ses obligations en matière de droits humains sont claires et non négociables. Le système de protection des droits humains au Québec est fragilisé et sous attaque, à l’instar de ce qu’on observe à l’échelle internationale. Le premier ministre doit prendre position publiquement en faveur du respect et de la mise en œuvre des droits humains. Il en va de notre démocratie.
Citation
« Dans plusieurs dossiers, notamment en ce qui concerne les droits des personnes migrantes et les diverses communautés qui composent le Québec, la LDL constate que le gouvernement du Québec tend à souffler sur les braises de l’intolérance plutôt qu’à jouer son rôle qui est d’assurer le respect et la protection des droits de toutes et tous », déclare Alexandre Petitclerc, président et porte-parole de la LDL.
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À propos de la Ligue des droits et libertés
Depuis 1963, la Ligue des droits et libertés (LDL) a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi en plus de contribuer à la création d’institutions vouées à la défense et la promotion des droits humains. Elle intervient régulièrement dans l’espace public pour porter des revendications et dénoncer des violations de droits auprès des instances gouvernementales sur la scène locale, nationale ou internationale. Son travail d’analyse, de sensibilisation et de promotion est primordial pour que les droits humains deviennent la voie à suivre vers une société juste et inclusive, pour tous et toutes. Comme organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, la LDL vise à défendre et à promouvoir l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits reconnus dans la Charte internationale des droits de l’homme.
Pour informations et entrevues
Elisabeth Dupuis, responsable des communications
Cellulaire : 514 715-7727