Commentaire
Impacts de l’enquête menée sur deux organismes communautaires de la communauté chinoise de Montréal
La Ligue des droits et libertés est très préoccupée par la situation dans laquelle se retrouvent les deux organismes chinois visés par l’enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les motifs qui poussent la GRC à mener une enquête sont vagues, les allégations sont lancées sans justifications, sans accusations et sans que le public et les organismes concernés soient en mesure de vérifier la légitimité et la légalité de l’enquête sur le plan procédural.
Les procédures judiciaires doivent se faire dans le respect des droits des personnes et, en l’occurrence, des organisations. Autrement, elles constituent un déni de justice et rappellent des dérives similaires que nous avons connu à d’autres occasions, au Québec et au Canada, notamment quand la lutte contre le terrorisme servait de justification pour stigmatiser et surveiller des personnes et des organisations, sans respect pour les garanties procédurales ni pour les droits humains.
Pendant ce temps, les impacts de cette situation se font sentir bien concrètement, à travers les coupures de services et autres menaces imminentes à leurs activités dénoncées publiquement par le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud. Dans ce contexte, la liberté d’association de ces organisations est mise en péril, et les services dont sont dorénavant privés les membres de la communauté chinoise représentent un recul dans l’exercice de plusieurs de leurs droits économiques et sociaux. De plus, cette situation prend place dans un contexte où la sinophobie existe et risque fort d’être exacerbée, alimentée par ce qui demeure à l’heure actuelle des allégations non démontrées.