Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 13 mai 2021 – La LDL dénonce la forte augmentation de la répression policière depuis le début de la pandémie. L’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) et le Policing the Pandemic Mapping Project publient ce matin un rapport The Second Wave of COVID-19 Law Enforcement in Canada. Celui-ci révèle une progression constante du nombre de contraventions émises : en avril 2021, un total de 5 060 contraventions ont été distribuées au Québec, ce qui représente cinq fois plus de contraventions qu’en janvier 2021.
Le Québec est la 2e province qui a émis le plus de contraventions au Canada en lien avec la situation sanitaire. On y compte un ratio de 0.51 contravention par mille habitants, tandis que la Nouvelle-Écosse a un ratio de 0.21 ; celui de l’Ontario est de 0.22 ; celui la Colombie-Britannique est de 0.28 ; le Manitoba est au premier rang avec un ratio de 0.69.
« Aujourd’hui, nous sommes consterné-e-s d’apprendre qu’au Québec, de septembre 2020 à mars 2021, les différents corps de police ont émis 1 106 contraventions en moyenne par mois tandis que durant la 1ère vague, le nombre moyen de contraventions était de 751 par mois. On voit que la deuxième vague s’est caractérisée par une approche particulièrement répressive envers des groupes déjà vulnérabilisés par la pandémie. Le rapport précise que les personnes en situation d’itinérance, les personnes racisées et les personnes utilisatrices de drogues sont en effet particulièrement ciblées par l’augmentation du nombre de contraventions distribué. Quand on sait que certains de ces groupes marginalisés sont à risque de subir du profilage, il y a lieu de s’inquiéter de ces chiffres. », soutien Alexandra Pierre, présidente de la LDL.
Mme Pierre déclare que « les chiffres sont encore plus affligeants pour les deux derniers mois de 2021 : 3 309 contraventions ont été émises en mars et 5 060 contraventions en avril, ce qui démontre un usage de plus en plus grand des mesures répressives. Nous remercions d’ailleurs l’ACLC et Policing the Pandemic Mapping Project pour ce colossal travail de veille ».
Mme Pierre dénonce encore une fois « l’approche du gouvernement Legault qui traite la pandémie comme une crise de sécurité publique plutôt que comme une crise de santé publique. Est-ce que cette approche va nous permettre de nous en sortir ? Certainement pas ! C’est la santé publique, l’éducation populaire et les bonnes pratiques qui vont réduire la propagation du virus, pas la répression policière ».
La LDL demande au gouvernement Legault de mettre fin à son approche répressive qui vise les groupes vulnérabilisés de manière disproportionnée et de suspendre le couvre-feu immédiatement.
À propos de la Ligue des droits et libertés
La LDL est un organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, issu de la société civile québécoise et affilié à la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Depuis plus de 50 ans, elle milite en faveur de la défense et de la promotion de tous les droits humains reconnus par la Charte internationale des droits de l’homme.
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