Atteintes de la reconnaissance faciale aux droits et libertés

La reconnaissance faciale est un procédé invasif de fouille et peut avoir un effet inhibiteur sur l'exercice de nombreux droits et libertés.

La reconnaissance faciale est un procédé invasif de fouille et peut compromettre l'exercice de nombreux droits et libertés.

Des atteintes avérées aux droits et libertés


La reconnaissance faciale est un procédé invasif de fouille. Elle peut révéler non seulement l’identité d’une personne, mais aussi faciliter l’obtention de renseignements permettant de la retracer.

La reconnaissance faciale émotionnelle vise quant à elle à déceler les sentiments et les émotions d’un individu afin d’influencer son comportement.

Ainsi, la reconnaissance faciale peut compromettre l’exercice de nombreux droits et libertés.

Le droit à la vie privée

La reconnaissance faciale porte atteinte au droit à la vie privée, qui inclut le droit à l’autonomie, à l’anonymat, à la tranquillité et à l’intimité. Elle entraine sur une perte de contrôle de l’individu sur son image. Elle peut révéler l’identité d’une personne sans son consentement; porter ainsi atteinte à sa sécurité physique ou psychologique, ou à sa réputation; servir à des manipulations de comportements, notamment commerciales ou politiques.

Les risques de préjudices en cas de piratage, de bris de confidentialité ou de fuites dans les banques de données biométriques sont énormes, vu le caractère non-modifiables de telles données.

crédit photo : 123rf

La reconnaissance faciale peut avoir un effet inhibiteur sur l'exercice de nombreux droits et libertés fondamentaux.

Liberté d’expression, d’association et de réunion

La reconnaissance faciale érode le droit à l’anonymat nécessaire à la participation à la vie démocratique, (manifestations, assemblées publiques, forums en ligne etc.). Elle peut dissuader des personnes, notamment celles issues de groupes ou communautés marginalisées, de participer à de tels évènements et de s’organiser pour la défense de leurs droits.

Droit à l'égalité

Les biais discriminatoires que recèlent les outils de reconnaissance faciale peuvent engendrer des erreurs d’identification. « Plusieurs travaux de recherche établissent que les taux d’identification erronée sont significativement supérieurs pour les femmes et les personnes racisées » (source, p. 28).

Les personnes faussement identifiées pourraient faire l’objet d’arrestations injustifiées, d’erreur judiciaire ou se voir refuser l’accès à des lieux ou des services (ex : aéroport).

La reconnaissance faciale amplifie en outre le risque de profilage racial et social.

Droits démocratiques

La reconnaissance faciale permet une surveillance de masse qui menace la démocratie. La crainte d'être systématiquement observé et identifié, dans les endroits publics ou en ligne, détruit le sentiment de liberté nécessaire à la prise de parole, à la discussion publique et à la circulation des idées. Elle confère un pouvoir démesuré à son détenteur et « accentuera le fossé économique et social entre ceux qui ont accès à la technologie et les autres » (source).


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